dimanche 12 juin 2011

Enseigner le Français aux Créolophones...


Les créoles sont bel et bien des langques à part entière. Ils sont recconnus comme "langue régionale" et cohabitent avec le français qui demeure langue officielle.
À la réunion, en Guadeloupe ou en Martinique, le créole est la langue utilisée dans la rue ou en famille par une grande majorité de la population. 


Malgré de nombreux efforts, les résultats scolaires des jeunes insulaires demeurent inférieurs à ceux de leurs concitoyens de métropole. Et ce à cause d'une mauvaise maîtrise de la langue française.
Dans ces territoires, l'enseignement du Français n'est pas adapté a des apprenants qui ont souvent le créole comme langue maternelle.


Robert Chaudenson propose une didactique adaptée à l'enseignement du français en créolophonie. "L'idée principale est d'utiliser de façon dynamique les éléments communs du créole et du français. Une telle démarche est très importante car elle conduit les locuteurs créolophones à prendre conscience de ce que leur langue partage avec le français et de ce qui constitue des originalités de leur parler par rapport a cette même langue. On apaise donc par là des conflits identitaires dont certains cherchent à faire leur miel idéologique et /ou politique."

La Réunion, île métissée.

Des populations d'origine différentes sont venues peupler la Réunion. Ces populations vivent apparemment en harmonie. Mais à l'arrivée en masse de métropolitains et d'habitants de la Mayotte ont ravivé de tensionssur un espace insulaire miné par le chomage.
Autre tension: celle entre les Réunionnais et métropolitains (Zoreys). Cette situation rémonte quand la Réunion devient un département Français. 
Les fonctionnaires sont recrutés en métropole. Les recruteusr préfèrent encore, à compétences et diplômes égaux, un métropolitain à un Réunionnais.
Rares sont les places attribués aux originaires de l'île à des postes-clés.
Charly Lesquelin, artiste réunionnais, a pendant longtemps luttés contre un impression d'invasion par les Zoreys. Invasion de l'espace public, de son espace artitistique.
Il frotte alors son art à Richard Blancquart, sculpteur métropole qui affirme: "il existe des tensions, mais comme il y a dans toute famille, dans tout groupe. Ça n'est pas  spécifique à la réunion."

La Guadeloupe,dépendance ou assistanat?

Les DOM sont tournées vers la France métropolitaine. La Guadeloupe exporte sa production de bananes, de sucre, de rhum et de melons, principalement vers le marché Français. Mais ces exportations sont sans commune mesure avec le importations (produits alimentaires, industriels et énergétiques.
Pour Mathias Bini, cette situation ne fait pas de Guadeloupéens des assistés.


Comment sortir de la dépendance?
Certains estiment que la Guadeloupe n'utilise pas toutes ses ressources et que l'espace caribéen pourrait lui offrir d'autres débouchés.
Dès 1940 Rémy Nainsouta parlait de trésors bloqués et encouragaeint les guadeloupéens à fonder des sociétés par action afin d'investir sur place pour un meilleur développement de leur pays.
La manque d'harmonisation de législations dissuade certains investisseurs de miser sur la Caraïbe, par peur de ne pouvoir recourir à la justice en cas de litige commercial.

mardi 7 juin 2011

La France d'outre-mer


La France d'outre-mer, souvent désignée par l'abréviation DOM-TOM permet de désigner collectivement l'ensemble des territoires sous souveraineté française situées hors du continent. Les DOM-TOM ont une population de 2 653 942 habitants au 1er janvier 2010.

L'acronyme DOM-TOM signifie Départements d'Outre-Mer - Territoire d'Outre-Mer. Cette expression d'usage courant semble la seule utilisée pour synthétiser la variété des statuts juridiques de ces terres, bien que, depuis la modification constitutionnelle de 2003, cette appellation ne soit plus relative au statut des territoires qu'elle englobe, et a été remplacée par DROM-COM signifiant Départements et Régions d'Outre-Mer - Collectivités d'Outre-Mer.
- Les départements et régions d’outre-mer, DOM-ROM ou DROM: Guadeloupe (971), Martinique (972), Guyane (973), Réunion (974)
- Les collectivités d’outre-mer, COM: Polynésie française (qui a la dénomination particulière de pays d’outre-mer ou POM), Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, Mayotte (qui a la dénomination particulière de collectivité départementale d’Outre-mer) , elle deviendra en 2011 un département d’outre-mer, Saint-Martin (depuis le 15 juillet 2007), Saint-Barthélémy (depuis le 15 juillet 2007)
- La Nouvelle-Calédonie, collectivité sui generis
- Terres australes et antarctiques françaises, inhabitées
- Clipperton, inhabitée

Depuis le 6 novembre 2009, le ministre chargé de l’Outre-mer est Marie-Luce Penchard. Elle est placée auprès de Claude Guéant (ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer et des Collectivités territoriales depuis le 27 février 2011). 

L'appellation de territoire d'outre-mer a été supprimée de l'ordre constitutionnel depuis la révision de la Constitution du 28 mars 2003.En mars 2009, le Sénat a choisi d'utiliser le terme « outre-mer » comme un substantif pluriel pour désigner l'ensemble des zones géographiques de la France hors métropole, DOM, COM et Nouvelle-Calédonie incluses. Le Parlement a ainsi adopté, en mai 2009, une « loi pour le développement économique des outre-mer ».
Toutes les entités composant la France d’outre-mer se caractérisent par un isolement marqué. Il s’agit d’abord de l’éloignement de ces terres par rapport à la métropole, avec laquelle les liens sont cependant particulièrement forts. Par exemple, les Antilles se trouvent à 6 800 km de Paris, la Polynésie à 16 000 km et la Nouvelle-Calédonie à 19 000 km. De plus, ces territoires peuvent aussi se trouver très éloignés des partenaires économiques importants les plus «proches» : Papeete (Polynésie) est à 5 700 km de l’Australie, 6 200 km des Etats-Unis et 8 800 km du Japon.
L’insularité constitue un autre facteur d’isolement pour l’outre-mer français, à l’exception de la Guyane. Mais si cette dernière est la seule région continentale d’outre-mer, son enclavement en Amérique du Sud, entre Amazonie et Océan Atlantique, l’isole également d’une autre manière. En outre, pour certains territoires, l’insularité se conjugue avec un grand émiettement : la Polynésie française compte ainsi plus d’une centaine d’îles, composant cinq archipels et dispersées sur 2,5 millions de km2.
Ces facteurs naturels d’isolement sont accentués par une faible intégration régionale. La France d’outre-mer n’entretient que très peu de relations avec les pays voisins. Héritage du système économique colonial dit «de l’Exclusif», qui attribuait un monopole commercial à la métropole, cette dernière reste le plus souvent le premier partenaire commercial, surtout dans les DOM.

La martinique                                            

La Martinique est à la fois une région d'outre-mer et un département d'outre-mer français (numéro 972). Elle devrait son nom à Christophe Colomb qui la découvre le 15 juin 1502. L’île est alors appelée « Jouanacaëra-Matinino », habitée par les Kalinas, qui aurait désigné une île mythique chez les Taïnos d’Hispaniola. Le nom a évolué selon les prononciations en Madinina, « l’île aux fleurs », Madiana, Matinite et enfin, par influence de l'île voisine de la Dominique, le nom est devenu Martinique.

Elle est devenue française en 1635. Faisant partie de l'archipel des Antilles, elle est située dans la mer des Caraïbes, à environ 450 km au nord-est des côtes de l'Amérique du Sud, et environ 700 km au sud-est de la République dominicaine.
Le peuplement de la Martinique est relativement récent. Son histoire est largement marquée par celle de la colonisation de l’Amérique, par l'esclavage, les guerres d’influence entre les anciens empires coloniaux européens, l’évolution des activités agricoles, l’éruption de la Montagne Pelée de 1902 et les calamités climatiques, ainsi que les revendications indépendantistes modernes.
La préfecture de la Martinique est Fort-de-France. Les trois sous-préfectures sont Le Marin, Saint-Pierre et La Trinité. L'État français est représenté en Martinique par le préfet de région, Laurent Prévost (nommé en conseil des ministres le 2 mars 2011 - prise de fonction le 30 mars 2011) et par trois sous-préfets (Paul Laville au Marin, Didier Bernard à Saint-Pierre et Christiane Ayache à La Trinité). La sous-préfète déléguée à la cohésion sociale et à la jeunesse est Sandrine Michalon-Faure.
En tant que département et région d'outre-mer (DROM), le français constitue la langue officielle de l'île comme sur l'ensemble du territoire de la République française. La population utilise aussi couramment le créole martiniquais qui ne connait en aucun cas un déclin de sa pratique comme peuvent le connaître bien d'autres langues régionales en hexagone.
La langue créole n'est pas un simple code de communication. C'est aussi l'expression de tout un peuple et le véhicule privilégié d'une culture, voire d'un état d'esprit. Le créole est facilement parlé dans la rue, en famille, entre amis, sur les ondes, dans les églises, il s'agit véritablement d'une deuxième langue.
Le statut du créole a changé depuis la création en 2000 d'un CAPES en langue et culture régionales, option créole. Autrefois langue méprisée, aujourd'hui la langue créole est enseignée dans le secondaire et à l'université des Antilles et la Guyane. En effet, une licence, un master et un doctorat de langue et culture régionales option créole existent depuis une dizaine d'années sur le campus de Schœlcher. Autre avancée positive, en 2007, l'écrivain Raphaël Confiant publie, aux éditions Ibis rouge, le premier Dictionnaire créole martiniquais - français.
Le G.E.R.E.C (Groupe d'études et de recherches en espace créolophone) fondé en 1975 par le professeur Jean Bernabé, tente depuis plus de 30 ans de codifier le créole martiniquais. C'est la graphie du G.E.R.E.C, qui fait référence en Martinique. Les défenseurs de la langue créole en Martinique sont incontestablement les écrivains du mouvement littéraire la créolité, Raphaël Confiant, Patrick Chamoiseau, et Jean Bernabé.
Martinique multiethnic population
Une population métissée





La population de la Martinique est « plurielle ». Cette diversité résulte du métissage issu du mode de peuplement de l’île, en relation avec l’Histoire et la colonisation : amérindiens, européens, africains, indiens, levantins et asiatiques. Environ un quart de la population vit dans le chef-lieu, Fort-de- France. Son héritage d’artisanat, sa littérature riche d’écrivains de renom et de grands poètes, la musique et la danse, l’art de vivre et la gastronomie font de la Martinique une terre de tradition et de culture. En Martinique, les confessions religieuses sont très nombreuses .
La langue officielle est le français, mais tous les martiniquais parlent le créole, issu de la rencontre entre le vieux français, l’anglais, les dialectes africains et de la survivance de termes amérindiens.

La polynésie Française

La Polynésie française se compose d’environ 118 îles, d’origine volcanique ou corallienne, couvrant une superficie émergée de 4.200 km² dispersée sur 2 500 000 km² (équivalent à la surface de l’Europe), le territoire est composé de cinq archipels :
L’archipel de la Société, qui est composé des Iles du Vent (Tahiti, Moorea et Tetiaroa) et des Iles Sous le Vent (Raiatea, Tahaa, Huahine, Bora Bora et Maupiti)
  • Les Iles du Vent : Tahiti, avec son mont Orohena qui culmine à 2 241 m d’altitude, est une île "haute". Elle abrite la ville de Papeete, centre administratif et commercial de la Polynésie française. Cette île est la plus habitée du territoire et dispose d’un aéroport international. En face, Moorea, l’île soeur, n’en est séparée que par un chenal. Elle est réputée pour sa douceur de vivre et le goût succulent de ses ananas. De nombreux hôtels de grand luxe ainsi que de charmantes pensions de famille y accueillent les touristes en mal de dépaysement. Il est vrai que la beauté de ses sites, ses plages de sable blanc et ses fonds marins en font une destination privilégiée. Non loin, Tetiaroa, magnifique atoll, émerge à peine de son lagon turquoise. 
    Papeete est située à 17100 km de la Métropole , 8800 km du Japon, 6200 km des USA et 5700 km de l’Australie.
©IRD - Vue aérienne du lagon d'Hao
  • Les Iles sous le Vent : Dans la mythologie polynésienne, elles sont considérées comme le pays originel où se trouvait la patrie mythique (Havai’i correspondant à Raiatea) et d’où procédaient les dieux et les traditions. Bora-Bora fait figure de centre politique et c’est à Maupiti que les vestiges du passé ont le mieux résisté aux dommages du temps et des hommes.
  • L’archipel des Marquises : Il est composé d’une douzaine d’îles s’étirant du nord au sud sur 350 km. Seules six sont actuellement habitées par une population beaucoup moins importante qu’autrefois. Les terres les plus proches sont les atolls de Puka Puka et Napuka, à 450 km. La vallée constitue une entité essentielle pour saisir l’originalité des Marquises. Chaque vallée possède son propre système social, au sein duquel la lignées des chefs et le collège des prêtres tiennent les rôles les plus importants.
  • L’archipel des Australes : Constitué de cinq îles hautes, l’archipel est situé sur le tropique du Capricorne. Le climat y est plus frais qu’à Tahiti. Réputées pour leur environnement préservé, les îles Australes sont, avant tout, terres de tradition. A commencer par celle de l’artisanat, qu’il s’agisse du tressage de pandanus, de fibres de coco ou de roseau notamment dans la confection de chapeaux. En outre, on ne peut qu’être ému par les superbes mélopées polyphoniques, les "himene tuhaa pae", interprétées avec passion par la population. Ces chants semblent répondre à ceux, mystérieux, des majestueuses baleines à bosse qui viennent, chaque année, se reproduire dans ces eaux hospitalières.
  • L’archipel des Tuamotu : Lagons, récifs et océan sont les trois territoires de pêche.
  • L’archipel des Gambier : L’archipel des Gambier, d’origine volcanique, possède un climat assez doux et une végétation diversifiée. L’agriculture est prospère parce que l’eau est abondante. 
    D’origine volcanique, les îles "hautes" du territoire offrent un paysage accidenté. Les sommets culminent parfois au dessus de 2.000 mètres comme à Tahiti (les monts Orohena et Aoraï), dans les îles Australes (le mont Parahu, 1.450 mètres), dans l’île de Hiva-Hoa de l’archipel des Marquises (le pic Hanaï, 1.260 mètres). Les côtes de ces îles "hautes" sont découpées et des rades sûres abritent des ports. On rencontre également en Polynésie française un autre type d’îles, les îles "basses", comme aux Tuamotu, appelées atolls ou couronnes madréporiques, délimitant un lagon abrité et riche d’une vie biologique spécifique.
L’origine des Polynésiens a longtemps laissé libre cours à des théories contradictoires. Certains ont tenté de démontrer une origine américaine, mais l’hypothèse qui reste la plus probable aujourd’hui est celle d’une racine asiatique remontant à plus de 6 000 ans.
©IRD - Tiki (statue en pierre) du site archéologique de Hatiheu, sur l'Ile de Nuku Hiva
L’origine asiatique est confirmée par des indices botaniques, zoologiques et linguistiques. En ce qui concerne les végétaux, il apparaît que les plantes vivrières (taros, nonos) cultivées par les anciens Polynésiens furent introduites par eux dans les îles du Pacifique. Elles sont originaires de l’Asie du sud-est. Des plantes, d’un intérêt autre qu’alimentaire, furent également transportées dans les îles du Pacifique.

Les données linguistiques confirment aussi l’origine asiatique de ces populations. Les quelques 1 800 langues parlées en Océanie appartiennent à trois grands groupes totalement différents : ceux des langues australiennes, papoues et austronésiennes. Elles dérivent essentiellement des langues parlées par les hommes qui, venus d’Asie il y a 40 000 ans environ, commencèrent à peupler cette zone géographique.
Les premiers visiteurs européens sont, au XVIe siècle, les Espagnols Mendana (1595), qui baptise les îles Marquises du nom de son épouse, puis Quiros (1605), qui traverse l’archipel des Tuamotu.
Cependant, c’est au cours du XVIIIe siècle que se multiplient les expéditions. En effet Wallis débarque à Tahiti en 1767, suivi par Bougainville en 1768, qui lui donne le nom idyllique de « Nouvelle Cythère ». Les expéditions et les récits qui en sont faits provoquent un regain d’intérêt pour ces îles du Pacifique Sud.
James Cook, le plus prestigieux des explorateurs anglais, parviendra, à son tour, à Tahiti en 1769 à bord de son navire Endeavour. Ce cartographe de renom effectuera par la suite deux autres séjours à Tahiti.
L’amiral Marchand s’empare des Marquises au nom du roi de France en 1791 dans la lutte coloniale qui oppose les Français et les Anglais dans le Pacifique. La lutte d’influence de leurs missionnaires respectifs se termine à Tahiti où la dynastie locale des Pomare s’affirme en 1793, puis règne sur toutes les Iles-du-Vent dès 1797. La France s’impose à Tahiti en 1842 par l’établissement d’un protectorat qui comprend les Iles-du-Vent, les Iles-sous-le-Vent, les Tuamotu et les Australes. 

La reine Pomare IV meurt en 1877, et son successeur, Pomare V permet la ratification du traité d’annexion le 30 décembre 1880. Une fois la royauté tahitienne révolue, l’ensemble de ces archipels va constituer les Etablissements Français de l’Océanie.

Papeete est bombardée par la marine allemande lors de la Première Guerre Mondiale, et durant la Seconde Guerre Mondiale, la Polynésie se rallie à la France Libre avec l’envoi d’un « Bataillon du Pacifique ».
En 1946, la Polynésie française devient territoire d’Outre-Mer et est dotée d’une Assemblée territoriale le 25 octobre 1946. Le statut actuel résulte de la loi organique n° 96-312 du 12 avril 1996 portant statut d’autonomie de la Polynésie Française et de la loi n° 96-313 du 12 avril 1996 complétant le statut d’autonomie.

  



Le bureau de colonies

C'est Richelieu qui organise les premières formes d'administration centrale des colonies françaises de l'époque, ce qui donnera naissance en 1710 à un bureau des Colonies rattaché auprès du Secrétariat d'État à la Marine. Ce lien avec la Marine nationale se maintiendra pendant une grande partie du xixe siècle en tant que direction au sein du ministère de la Marine.
Le ministère des Colonies n'apparaît pleinement et de manière autonome qu'à partir de 1894. Le but est de centraliser la gestion des colonies françaises. Il s'installe en 1910 dans l’hôtel de Montmorin, au n°27 de la rue Oudinot dans le 7e arrondissement à Paris, bâtiment qui sert encore aujourd'hui de siège au ministère (ou actuellement au secrétariat d'État) chargé de l'Outre-mer. Par métonymie, on le désigne d'ailleurs souvent par « hôtel Montmorin », « rue Oudinot » ou tout simplement « Oudinot ». Albert Lebrun y a été ministre des colonies trois ans, sous les gouvernements Caillaux, Poincaré et Doumergue, dans les années 1911-1914 avec le célèbre Joost van Vollenhoven comme chef de cabinet (on dirait aujourd'hui directeur de cabinet).
Histoire du Ministère
Au lendemain de la Libération, le Gouvernement provisoire de la République française souhaite changer de dénomination pour éviter la notion de suprématie de la métropole qu'implique le terme de « colonie » et crée un ministère de la France d'Outre-mer. la Martinique, la Guadeloupe, la Guyaneet La Réunion sont départementalisées en 1946 et relèvent alors du ministère de l'Intérieur. La décolonisation restreint alors de plus en plus le pouvoir du ministère car les relations avec les pays nouvellement indépendants sont confiées au ministère de la Coopération.

En 1959, le ministère prend la dénomination de ministère du Sahara et des Départements et Territoires d'Outre-mer. Il réintègre alors l'administration des DOM et prend en charge les départements d'Algérie. Les indépendances successives en 1960 des anciennes colonies africaines et la fin de la guerre d'Algérie en 1962 bouleversent l'organisation de ce ministère qui est rebaptisé « des Départements et Territoires d'outre-mer ».

Le ministère va évoluer devenant successivement :
  • ministère délégué auprès du Premier ministre dans leGouvernement Michel Debré de 1959 à 1960, puis de nouveau dans le Gouvernement Jacques Chaban-Delmas de 1969 à 1971, dans l'éphémère premier gouvernement Rocard en 1988 et dans le 2e gouvernement Juppé de 1995à 1997,
  • ministère à part entière confié à un ministre d'État à la fin du gouvernement Michel Debré puis dans les quatre premiers gouvernements de Georges Pompidou de 1960 à1968 et enfin à la fin du gouvernement Jacques Chaban-Delmas de 1971 à 1972,
  • ministère à part entière dans le quatrième gouvernement Pompidou en 1968, dans le 2e gouvernement Messmer de1973 à 1974, puis plus tard dans le 2e gouvernement Chirac de 1986 à 1988 (le ministre, Bernard Pons, est alors secondé d'un secrétaire d'État aux problèmes du Pacifique sud), dans le 2egouvernement Rocard et ceux successifs d'Édith Cresson, de Pierre Bérégovoy, d'Édouard Balladur et dans le premier d'Alain Juppé de 1988 à 1995, et enfin dans tous les gouvernements du quinquennat de Jacques Chirac de 2002 à 2007, à savoir les trois de Jean-Pierre Raffarin et dans celui de Dominique de Villepin,
  • ministère à part entière, mais auprès du ministère de l'Intérieur, dans le 2e gouvernement de François Fillon depuis le 6 novembre 2009
  • secrétariat d'État auprès du Premier ministre dans le gouvernement Maurice Couve de Murville(1968-1969), dans le premier de Pierre Messmer (1972-1973) et dans le troisième et dernier gouvernement formé par ce dernier (1974),
  • secrétariat d'État autonome aux DOM-TOM dans le premier gouvernement de Jacques Chirac de1974 à 1976,
  • secrétariat d'État auprès du ministère de l'Intérieur dans les gouvernements Barre, les gouvernements Mauroy, le gouvernement Fabius (avec en plus alors un ministre chargé de la Nouvelle-Calédonie, Edgard Pisani, de 1984 à 1985) de 1976 à 1986, celui de Lionel Jospin de1997 à 2002 et enfin dans les gouvernements Fillon de 2007 au 5 novembre 2009.

Actuellement, c'est Claude Guéant qui occupe le poste de ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales, et Marie-Luce Penchard, auparavant secrétaire d'État à l'Outre-mer du 23 juin 2009 au 5 novembre 2009, est ministre chargée de l'outre-mer depuis le 6 novembre.





Bibliographie